La population Langladoise s’était installée entre deux points d’eau, le puits de Germe à l’est et la fontaine du Griffe à l’ouest. C’est en ce dernier lieu que les bassins du lavoir de la Fontaine furent construits en 1822. Les femmes en demandèrent rapidement l’élargissement à 5 pans pour pouvoir y travailler en vis à vis. En 1891, un généreux donateur fit couvrir ce lavoir "  pour mettre les laveuses à couvert du soleil et de la pluie ".

En remerciement, la municipalité y fit apposer une plaque commémorative, toujours lisible. La charpente de cette toiture est tout à fait originale, elle est confortée par une armature métallique réglable grâce à des tendeurs et tire-fond qui permettent d’en assurer la cohésion.

Restauré en 2006 et protégé par des grilles, ce lavoir, situé rue des Lavandières, se trouve sur le parcours qui, depuis la voie verte et l’ancienne gare SNCF, monte dans le village par la rue des Aires, vers le temple et le plateau sur lequel est érigé le moulin à vent. Il y a peu d’années, on pouvait voir la dernière lavandière, sa bassine de linge sur une brouette, traverser le village depuis le Chemin de Caveirac et la rue Basse jusqu’au lavoir dont l’eau claire lui assurait une lessive souple et parfumée.

Garrigue, vigne et pierre sèche

La commune de Langlade possède un vaste territoire, (territoire en majeur partie privé) occupé par une garrigue  comportant quelques secteurs boisés. Ce territoire, soit environ les trois quarts, était entièrement occupé par de la vigne et des vergers (avant le phylloxera). Les agriculteurs ont conduit un projet de manière collective afin d’assurer la cohérence de l’aménagement, la mise en œuvre des travaux, la gestion des ouvrages communs d’hydraulique et de voirie et la valorisation des capitelles.

Cet aménagement a permis de remettre en valeur un terroir, abandonné depuis plus de cinquante ans, par la création d’îlots viticoles parfaitement intégrés au paysage à travers la création d’un vignoble vitrine et surtout la conservation et la réhabilitation d’éléments patrimoniaux agricoles remarquables : capitelles, murs, escaliers etc. … En effet les capitelles et les murs remarquables qui jalonnent le paysage (anciennes parcelles du cadastre napoléonien) et qui valorisent le paysage ont été conservés, ainsi que des bandes de végétation en bordure de  parcelles. Sur une superficie totale de 31 ha, la surface concernée par la création de ces îlots porte sur 21ha. Toutes les zones non plantées dans l’immédiat, ont vu leur aménagement effectué afin d’assurer l’homogénéité de l’ensemble.

Une première étude réalisée en novembre 2001 est à la base de le réalisation effectuée sur le terrain. Le maître d’ouvrage de l’opération a été l’Association Syndicale Autorisée pour l’Aménagement Foncier Pastoral et hydraulique du Gard (A.S.A) au sein de laquelle se sont regroupés les agriculteurs. La SAFER Languedoc Roussillon a assuré la maîtrise d’œuvre des travaux et les plantations ont été encadrées par la Chambre d’Agriculture.

Les travaux de restauration du patrimoine pierre sèche ont été assurés par l’ASERPUR* et le suivi effectué par l’Association Langlade Histoire Patrimoine et Culture (L.H.P.C.). Projet controversé en son temps, il apparaît à présent synonyme de sauvegarde du patrimoine rural, agricole, floristique et faunistique de la commune. A nous de faire en sorte de mettre  ce patrimoine agricole, tout comme le patrimoine bâti du village en valeur, de le faire connaître et apprécier, lors de ballades, au creux des chemins et sentes qui sillonnent le village et la commune.

 

Isabelle THURIN

Diaporama